21-22 sept : Le Papa-déclic !

Un bain, un coup de pied, et hop, c'est le Papa-déclic !

"Hein ?! Non mais quoi elle parle là, ce sont les hormones qui lui font dire des trucs bizarres ou quoi ?"

Que chacun se rassure, non, je n'ai pas déménagé dans un autre univers - bien que je ne puisse pas garantir que ça n'arrive pas un jour - et je vous parle bien de ce que j'appelle, moi, le "Papa-déclic" : ce moment où en tant que femme enceinte bidon-centrée sur sa grossesse on sent que, pouf ! Ça y est ! Le papa saute à pieds joints dans cette aventure qui a débuté il y a quelques jours/semaines/mois (Rayer les mentions inutiles) et dont, quoi qu'il en dise, il ne semblait pas avoir jusque là avoir réalisé l'ampleur.

Et bien ce week-end, il semble que ce Papa-déclic ait eu lieu chez nous ! Car si lors de l'échographie des 2 mois 1/2 (10 sg + 5j), PapaCitronnelle avait été tout aussi ému que moi, tout autant pris dans la magie de cette première "vraie" rencontre avec son fils, je ne l'avais depuis, en revanche, pas sentit aussi investi dans la grossesse.

Alors oui, je suis une femme, et lui un homme, et c'est donc moi qui suis enceinte, et pas lui. Sauf que je n'aime pas franchement les préjugés, les idées reçues, les "normalement" et les généralités. Je ne suis pas une grande adepte des règles pré-établies et qui, étant pourtant fondées sur des constats datant parfois d'un autre âge, sont censées être immuables. Un exemple ?

"Un homme ne devient père qu'à la naissance de l'enfant."

"Oui...   Mais non."

Moi, je ne vois pas les choses comme ça. Après tout, ce bébé, c'est le notre, à tous les deux. Je ne l'ai pas fait toute seule. Ma grossesse, c'était - et ça reste - notre projet, pas le mien, le notre. Et ce petit bout de chou qui se développe, et bien il a déjà 2 parents : un papa, et une maman. Pas juste une maman. Après tout, je ne me vois pas comme un incubateur, il n'y a donc aucune raison que son papa soit résumé au don d'une graine. Donc partant de là, de l'implication, on devrait pouvoir en avoir et en ressentir tous les deux.

Sauf que voilà, je reste une femme, et lui, un homme, et de cette différence découle tout un tas de détails qui malgré tout, ont leur importance. Parce que je porte notre enfant, je ressens donc tout ce qui va avec : les bouleversements hormonaux, mon corps qui change, les premiers mouvements du bébé, ... Tout ça, en plus de pouvoir le constater de façon purement scientifique, je le ressens : au fond de moi, quelque chose a changé, notre bébé grandit, et du coup, je me sens mère. Et PapaCitronnelle, lui, tout merveilleux homme qu'il soit, il ne le ressent pas, il le constate, c'est tout. Donc forcément, c'est différent. D'autant qu'à sa décharge, il n'est pas à la maison tous les jours, mais seulement une journée et une nuit toutes les 2 à 4 semaines. Et ça non plus, c'est certain, ça n'aide pas.

J'ai donc assez vite compris que l'on ne vivrai pas les choses de la même manière, bien que l'on soit tous les deux aussi heureux de cette grossesse.

Et j'ai donc compris par la même occasion qu'il faudrait que se produise le fameux Papa-déclic.

Voici donc mon cher et tendre mari qui rentre à la maison après 1 mois d'absence, et découvre sa femme - moi ! - avec un ventre bien plus rond que lorsqu'il l'avait quittée. Et déjà, malgré les photos que je lui avait envoyé pour qu'il se rende compte de l'avancée des "travaux" - et accessoirement pour lui éviter une syncope en me voyant -, et bien ne nous le cachons pas, ça a dû lui faire drôle ! (D'autant que pour être tout à fait franche, même s'il m'a soutenu que l'on ne remarquait pas que mes cuisses s'étaient elles aussi un peu affirmées, il n'a en revanche pas raté les deux bonnets de plus !) Enfin bref, forcément, avec mon ventre qui donne l'impression que je suis à 6 mois de grossesse et non pas à 4 mois 1/2, là, ça doit aider l'inconscient à faire un bout de chemin. Mais de là à suffire pour un Papa-déclic, rien de moins sûr ! Je m'étais donc préparée à ce qu'il ne se produise que lors de notre futur déménagement fin octobre après lequel nous vivrons à nouveau - enfin ! -  sous le même toit.

Oui, mais ça, c'était sans compter sur l'aide de BébéCitronnelle, tout ravi que soit papa soit revenu à la maison !

Car si jusque là, hormis le 15 août, ses coups étaient trop doux pour que son papa les ait senti, en 1 mois, notre p'tit gars a bien grandit et depuis déjà 2 semaines, il a beaucoup plus de force.

"Oui mais bon, quand même, après tout, mon papa, il s'est fait attendre ! Alors d'accord pour danser la lambada à chacun de ses appels, mais tout de même, on ne va pas non plus lui faciliter la tâche ! Surtout que sa main, à papa, elle est bien plus grande que celle de maman, et du coup, posée sur le plafond de ma chambre, ça fait quand même un peu drôle... "

Ses mouvements ont donc été un peu plus timides tout au long de la journée, bien que beaucoup, beaucoup plus fréquents. Et c'est le soir, alors que nous étions confortablement installés dans un bon bain chaud que BébéCitronnelle a choisi de dire bonjour à son papa : des coups bien forts uniquement sous ses mains, comme pour lui dire "Bonjour papa, tu sens ? Je suis là, c'est moi !". On a dû rester comme ça au moins 10 minutes, à partager ce moment suspendu, magique, qui n'appartenait qu'à nous trois, ce moment où nous avions tous les trois conscience de la présence de chacun, réagissant tous au contact les uns des autres. Juste des sourires et seulement quelques mots "là", "il bouge fort", "je l'ai bien senti". 10 minutes hors du temps. 10 minutes dont j'espère me souvenir à chaque seconde. 10 minutes qui, en tous cas, resteront parmi les plus belles de ma vie.

Alors voilà, pour nous, ça s'est passé comme ça : un bain, un coup de pied, et hop, c'est le Papa-déclic !

Parce qu'après ça, moi, je l'ai senti beaucoup plus papa, mon mari !